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samedi 12 juillet 2014

Quand Johanna défie Londres et Berlin !


Dans Presse-Océan de ce matin samedi 12 juillet 2014, pour les 100 premiers jours de son accession à la mairie de Nantes, Johanna Roland fixe clairement son cap personnel : « Nantes : une capitale européenne. L'objectif est clair, martèle Johanna Roland. Ce mandat doit être le moment où Nantes va passer le cap et devenir une métropole européenne. L'ambition est à ce niveau. (…) Il y a un enjeu de taille critique si nous voulons être repérés en Europe. (…) Nantes doit être un challenger permanent, poursuit Johanna Roland. Nous ne sommes ni Londres, ni Berlin, et n'avons pas vocation à le devenir. Mais nous pouvons aller challenger (sic) les plus gros (…). Nous avons énormément de potentiel pour réussir. »
 
Réussir quoi ? Telle serait d'abord la question à se poser. Si Nantes parvenait à être exemplaire au niveau international, en matière de démocratie directe, de justice sociale, d'harmonie écologique, dans la fidélité à ses traditions de créativité sociale et d'insubordinations (l'optimisme vernien, le surréalisme, mai 1968, la grève générale, le catholicisme social et ses héritages laïcs, l'alliance des paysans et des ouvriers, le refus de la tentation raciste et du repli ethniciste...), ce serait déjà une belle ambition portant du sens.

Mais s'il s'agit de se faire aussi grosse que le bœuf, et se vouloir capitale impériale... de « challenger » Rome plutôt qu'Athènes la philosophe...

Précipiter les sociétés civiles dans la concurrence effrenée des territoires, au lieu de penser coopération mutuelle, est-ce le rôle d'élus de gauche ?

Privilégier la quantité à la qualité, en pleine post-modernité, est-ce bien raisonnable ? 

Employer sans vergogne le mot anglo-saxon « challenge » qui signifie « défi », et même « sommation » en termes militaires, comme paradigme néo-capitaliste de la compétition de tous contre tous ?

Quitte à commettre des bêtises historiques « hénaurmes » (comme le choix d'un aéroport mégalo au lieu d'une ligne de train à grande vitesse venant jusqu'à Nantes) ?

Mais quel est le but véritable de cette course à la grosseur ?

Faut-il l'avouer maintenant à l'opinion publique, Johanna Roland ?
Qu'est-ce qui fait vous fait courir, vous et vos équipes de professionnels de la politique locale ?
 
Ne serait-ce que l'accumulation primitive de la rente fiscale locale, féodalisée et clientélisée par la décentralisation mitterrandienne, centrée sur les rares sanctuaires métropolitains qui seront consacrés par la nouvelle bourgeoisie mondialisée, comme pôles de croissance indexés sur la désertification de leurs régions proches ?
Loin, si loin de la Bretagne et de la Loire...


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