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samedi 23 août 2014

Quand le train Nantes-Paris devra faire le détour par Rennes ! - "Notre-Dame-des-Landes" VERSUS "LGV jusqu'à Rennes" : la thèse d'un déclassement historique de Nantes se confirme.

Quand le train Nantes-Paris devra faire le détour par Rennes ! - "Notre-Dame-des-Landes" VERSUS "LGV jusqu'à Rennes" : la thèse d'un déclassement historique de Nantes se confirme.

L'article et la carte jointe (voir ci-contre) qui sont parus ce samedi matin 23 août 2014 dans Ouest-France, page "Pays de la Loire" confirment de façon spectaculaire une inquiétude forte que l'OBS-LAB a été jusqu'à maintenant le seul à porter.

Il n'est qu'à relire notre note publiée le 13 mai dernier, dans laquelle nous réaffirmions "une préoccupation répétée depuis leur création par les « Entretiens de la Perle » et notre OBSLAB, Observatoire et laboratoire de la démocratie locale."


Voir : http://obslab.blogspot.fr/2014/05/air-france-lache-nddl-et-cest-pas-tout.html
Dans cette note, nous mettions le doigt là où ça fait mal, sur "le contraste troublant entre une cigale et une fourmi : entre le projet gabegique d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, comme une nouvelle « folie » aristocratique de notables nantais, 300 ans après les fastes négriers, et la sagesse opiniâtre de Rennes – et de Bordeaux ! - où l'on a compris l'intérêt du train à grande vitesse pour s'accrocher solidement aux flux économiques et humains rattachant à la dorsale européenne Londres-Milan.
Alors que le TGV Nantes-Paris, on le sait, ne circule plus en grande vitesse à partir du Mans, les Rennais ont réussi le tour de force de réunir environ trois milliards d'euros pour rallonger la voie jusque chez eux, en en faisant payer les deux tiers par la collectivité nationale. Tandis que le pays nantais patine et risque gros à régler seul les chausses-trappes de son Partenariat avec Vinci.

Quand au milliard à ajouter pour son LGV, Rennes a réussi à convaincre les départements Bas-Bretons de mettre la main à la poche, jouant superbement son rôle de capitale régionale, y compris les Bretons méridionaux, comme le Morbihan, qui naguère étaient orientés vers le pays nantais (avec en plus cette coquetterie : faire cotiser très cher la Région pays-de-la-Loire pour le segment de LGV Rennes-Paris entre Sablé et Laval !).

Bref, Nantes risque de se retrouver isolée, sans hinterland, au bout de l'Europe, sans grand aéroport et sans non plus de train à grande vitesse. Un tel déclassement, est-ce bien raisonnable quand nos élites locales se vantent hautement de l'excellence de leurs expertises ?
LGV contre NDDL : un contraste de méthode, et un derby breton dont on n'a pas fini de parler."

Et bien que nous apprend Ouest-France ce matin d'août ? Que non content de suppléer la Basse-Loire dans son rôle naturel de liaison avec l'Armorique Sud de Quimper à Lorient et Vannes, le nouveau noeud ferroviaire rennais est désormais programmé par nos élites gouvernementale pour être le point de passage obligé pour rejoindre Paris, y compris depuis Nantes !

La carte montre que non seulement les flux ferroviaires issu du Morbihan et du Finistère sud devront désormais être déviées vers Rennes qui devient ainsi un bub ferroviaire incontournable pour tout l'Ouest, mais également ceux de Nantes, quitte à construire une LGV entre la Loire-Atlantique et l'Ille-et-Vilaine.

Certes au prix d'un incroyable de gaspillage de ressources économiques et de nuisances écologiques.

On note aujourd'hui encore la permanence des choix privilégiés par l'Etat centralisateur afin de diviser pour régner : déjà, les rois de France préféraient leurs bonnes villes bourgeoises de parlements et d'universités, comme Rennes et Aix-en-Provence, au détriment des grands ports et centres de labeurs populaires, comme Nantes et Marseille...

Ainsi il fallait que les Nantais, à qui l'on a fait miroiter le choix hasardeux d'un aéroport de luxe (mais sans liaisons aériennes, et payé au prix fort à Vinci par les contribuables locaux, cherchez l'erreur), aient quand même une consolation pour ne pas s'apercevoir qu'ils sont relégués et trahis par leurs propres élus trop soumis : Si l'Etat abandonne définitivement toute perspective de raccordement de Nantes et Saint-Nazaire au train à grande vitesse vers Paris, et donc au reste de l'Europe, il consent à donner un lot de consolation en imaginant que les TGV Nantes-Paris Montparnasse pourraient à l'avenir être détournés par Rennes... Pourquoi pas par Bordeaux tant qu'on y est !

Le risque est grand d'un déclassement de la plus grande ville de l'Ouest, détachée de son hinterland naturel, et reléguée en cul-de-sac, à cause de son aveuglement pro-aéroport et anti-LGV.

Encore bravo aux technocrates qui ont imaginé ce scénario, et qui ont réussi à faire croire aux élites nantaises qu'elles étaient les meilleures du monde... Les conseilleurs ne sont pas les payeurs...

Deux dates quand même à noter tout de suite : un "débat public" (on sait ce que cela veut dire) serait programmé sur ce sujet brûlant à partir du 4 septembre (c'est déjà la semaine prochaine !) jusqu'au 3 janvier prochain, pas plus.



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