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mercredi 22 juillet 2015

Après le « Voyage à Nantes », le « Départ de Nantes » ?


Joli tête à queue, ce mercredi matin 22 juillet 2015, dans l'édition nantaise de Ouest-France, page 12, où l'on apprend que la structure para-municipale culturo-touristique « Le Voyage à Nantes » ne se contente pas d'inciter ardemment les touristes mondialisés à choisir de passer par Nantes, mais qu'elle se dévoue également pour inciter les Nantais (ceux qui en ont les moyens) à... en partir, et le plus loin possible, à l'aide d'une convention insolite avec une agence de voyages qui propose des destinations en France et à l'étranger (notre document 1).
 
Il est vrai que partir, c'est aussi revenir chez soi un peu plus tard, ce qui peut se considérer comme une forme de tourisme intérieur très enrichissant culturellement.

Les ménages nantais cloués au sol pendant l'été faute de moyens économiques vous en diraient plus sur ce voyage immobile, au moment où même l'augmentation du prix du ticket de tram et bus évoque l'ivresse et la volupté d'un luxe exotique.

Par une coïncidence en forme de clin d'oeil, ce même journal nous apprend (page des annonces judiciaires et légales) que le Voyage à Nantes n'est pas la seule structure publique nantaise à « favoriser ceux partent », comme le fameux Neptune de la devise héraldique.
En effet, on y apprend que les besoins en voyages « en France et à l'étranger » des cadres de la mairie de Nantes, et des élus, justifient un volume tel qu'il requiert un marché public pluri-annuel (notre document 2, toujours dans ce Ouest-France du 22 juillet).

Il ne saurait être question de mettre en doute l'utilité de ces missions, absolument nécessaires au rayonnement de la métropole, y compris et surtout si cet appel d'offre précise que ces voyages municipaux concerneront également les « déplacements professionnels » et ceux entrepris « dans le cadre des congés bonifiés », ainsi que les « déplacements des familles des agents » et aussi celles de mesdames et messieurs les « invités ».

Du moment qu'ils payent de leur poche, il faudrait être de bien mauvaise foi pour y voir du mal, dans une ville en pleine « co-construction », qui prend son « nouvel élan », quitte à dégager quelques tonnes de gaz à effet de serre.

Ceci dit, avec tous ces gens pressés d'aller voir ailleurs, il n'est pas étonnant qu'il nous faille d'urgence un aéroport tout neuf à Notre-Dame-des-Landes ! Avec des barbelés et des miradors 5 étoiles, pour en éloigner les manants ?







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