OBSLAB

OBSLAB

mercredi 23 septembre 2015

Objet : Inviter l'art monumental patrimonial et paysager dans la lutte contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes


À l'ACIPA, Aux Zadistes, à tous et toutes,


Objet : Inviter l'art monumental patrimonial et paysager dans la lutte contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes


Cher-e-s ami-e-s,

Vous le savez bien mieux que moi :

L'action contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes et contre tous les grands projets nuisibles et imposés (associée à la défense urgente de la terre/Terre, au double sens du sol agricole nourricier et de la survie de la planète hôte de l'espèce humaine), c'est un « fait social total ».

Au sens où il mobilise l'ensemble des domaines de la vie collective et personnelle : écologie globale, enjeux politiques, économie, agriculture, géographie, urbanisme, connaissances techniques, mais aussi ressources psychiques et corporelles de chacun et chacune, langage, éducation, pratiques démocratiques, et même philosophie concrète en tant que réflexion sur le sens profond de notre destinée humaine, etc.

Mais il y a encore un dernier grand domaine de la vie humaine qui n'a pas encore été suffisamment engagé jusqu'à maintenant à Notre-Dame-des-Landes, c'est l'Art.

(Encore que l'Art vivant, notamment musical, a déjà été sollicité brillamment avec les nombreux artistes venus sur place et les créations originales de chansons comme celles de Dominique Loquais et du Hamon-Martin Quintet, et bien entendu les arts plastiques avec l'expo-randonnée "Landes'Art" à Notre-Dame-des-Landes qui s'est déroulée avec grand succès pendant les mois d'été de 2005 à 2014).

Nous pouvons aujourd'hui convier dans la lutte commune les armes radicales et non-violentes spécifiques, de l'Art, en particulier, de l'art patrimonial monumental et pérenne, du « land art » (art paysager).

Pour cela, nous proposons que le tracé des pistes d'aéroport prévues par la firme Vinci soit semé de statues monumentales gargantuesques et indestructibles dont la création collective sera un acte artistique profond, et un acte politique de révolte et de conscientisation.

Nous proposons que l'oeuvre soit durable en pierre monumentale naturelle sculptée, car elle ainsi elle est reliée à la fois au passé, au présent et au futur :

1 - au passé, car nous reprendrons ici même la grande tradition mégalithique armoricaine des premières civilisations agricoles autochtones ;

2 - au futur, car nos statues dressées en vigies contre le projet d'aéroport seront le signal donné aux générations futures que l'Art peut durer et témoigner au delà des passions capitalistes actuelles : au delà du court terme de notre lutte difficile contre les bétonneurs et contre les policiers du pouvoir, nous nous enracinons dans le long terme en envoyant un message en pierre naturelle à nos descendants, à qui nous empruntons cette terre ;

3 - au présent, car ce sera notre œuvre volontaire, ici et maintenant.

Pour illustrer la faisabilité technique et artistique de ce projet, nous nous appuyons évidemment sur l’île de Pâques et autres exemples patrimoniaux de l'humanité (Mont Rushmore, statue de la Liberté, statue de Stalingrad, bouddhas géants, etc), mais d'abord sur un exemple tangible : la récente création d'une « Vallée des Saints » en Bretagne occidentale. (Voir ci-joint l'article et photos paru dans le journal Ouest-France OF, lundi 3 août 2015).

Si nous les résistants, nous parvenons à implanter des sculptures monumentales à Notre-Dame-des-Landes, nous bénéficierons alors d'un agenda très favorable de dates mobilisatrices, qui complétera notre répertoire de luttes radicales et non-violentes :
  • souscriptions publiques,
  • implantations collectives,
  • inaugurations officielles et parrainages de personnalités,
  • programme d'ajouts de nouvelles statues, toujours évidemment dans l'axe des pistes du projet d'aéroport.

Sans oublier le pire pour Vinci et pour la police : si par aventure ils tentaient un coup de force à NDDL, ils se verraient infliger une défaite morale et politique accablante, en devant endosser devant tous la destruction brutale d'oeuvres d'art visibles de loin, en plus de l'écosystème bocager, ce qui les mettrait au rang des régimes totalitaires détruisant des œuvres dissidentes ou non-conformes, ou des intégrismes obscurantistes qui dynamitent le patrimoine de l'humanité.

Le tout sous l'oeil des médias et de l'opinion publique mondiale, tandis que nous lancerions une campagne internationale de boycott actif de tous les équipements de la firme Vinci à travers le monde : parkings, autoroutes, aéroports...

L'exemple de la Vallée des Saints indique qu'une statue-menhir géante coûte environ 15 000 euros par sculpture (frais de transport et implantation compris ?).

Sur la base provisoire de ce chiffre, nous établissons donc les besoins financiers à 15 000 euros, soit 750 donateurs à 20 euros chacun ou bien 2500 donateurs à 6 euros chacun. C'est à notre portée.

Chaque donateur verrait s'il le souhaite son nom ou son pseudonyme gravé pour durer sur le socle de la statue.

Celle-ci sera choisie sur maquette et commande collective et après discussion avec les artistes sculpteurs.

Bien entendu, il ne s'agirait pas d'une seule statue géante, mais d'une galerie augmentée chaque année et instaurant un ensemble mégalithique monumental exceptionnel, et relié symboliquement aux autres luttes formées en ZAD, dans le monde entier.

Comme thème de la première statue inaugurée, nous invitons les souscripteurs, l'Acipa et les Zadistes à choisir une personnification politique entre mythologie et allégorie, comme l'avaient fait les étudiants chinois révoltés sur la place Tian'anmen à Pékin en 1989, en édifiant une statue géante dénommée « Déesse de la démocratie » (voir photo).

À Notre-Dame-des-Landes, une première statue pourrait donc être dédiée à la Terre-mère nourricière, autrement nommée poétiquement Gaïa ou Pachamama (selon les civilisations grecques et andines pré-colombiennes).

Ce serait une personnification allégorique de notre combat, de même que d'autres statues pourraient être ensuite dédiées à la Démocratie, à l'Écologie, à la Fraternité-Sororité, à la Révolte, à l'Autogestion, à la Paysannerie nantaise, à l'Eau, au Vent, au Bocage, au Triton crêté, etc.

Chaque composante de la lutte anti-aéroport pourrait d'ailleurs autogérer son propre projet de statue monumentale.

Qu'en pensez-vous ?

À Nantes, à l'équinoxe d'automne du 23 septembre 2015,

amicalement,

LD


(Ce thème de proposition artistico-revendicatrice est proposé dans le domaine public et sera mis en discussion notamment lors de la prochaine réunion des « Entretiens de la Perle », ouverts à tous, de l'OBSLAB, Observatoire-laboratoire de la démocratie locale en pays nantais, le samedi prochain 26 septembre à 11 heures, au Café La Perle, 8, rue du Port-au-Vin, à Nantes).

 Ouest-France, 3 août 2015

Site internet de la Vallée des Saints

La Déesse de la démocratie des étudiants chinois à Pékin en 1989

L'une des nombreuses répliques de la statue de la Déesse de la démocratie

Ile de Pâques

mardi 22 septembre 2015

Ordre du jour des prochains "Entretiens de la Perle", ce samedi 26 septembre 2015 à Nantes

Les prochains « Entretiens de la Perle », assemblée générale de l'OBSLAB, auront lieu ce samedi 26 septembre entre 11 heures et 12h30 au café La Perle, 8 rue du Port-au-Vin (entre Commerce et place Royale à Nantes).

OBSLAB : Observatoire-laboratoire de la démocratie locale en pays nantais

Ces entretiens sont ouverts à tous.

L'ordre du jour proposé est le suivant. (Si vous ne pouvez pas assister physiquement à cette réunion, vous pouvez faire part de vos avis souverains en répondant maintenant à ce message par le même canal ou en commentaires).

1 – Bilan de notre présence au rassemblement estival à Notre-Dame-des-Landes, avec les jeunes de la « Semaine de la Résistance »

2 – Rapprochement entre l'Obslab et l'association Nantes Est Une Fête (NEUF), qui organise entre autres la Fête des langues de Nantes.
Nous proposons une unification des deux entités, non pas sous la forme d'une fusion-adhésion-absorption, mais sous la forme d'une étroite « participation croisée » : l'OBSLAB deviendrait personne morale adhérente de NEUF et de son côté NEUF deviendrait symétriquement composante structurante de l'OBSLAB. Ainsi chaque entité poursuivra sa mission autonome tout en affichant publiquement que les buts et les moyens sont communs. (Si vous n'êtes pas d'accord ou si vous voulez différer cette union pré-annoncée depuis le printemps dernier, il faut vous manifester d'ici samedi).

3 – Problématique d'une union possible à la Grenobloise entre Ecologistes et Front de gauche.
Faut-il réactiver notre intuition lancée à l'occasion des dernières municipales ? Nous proposons que l'OBSLAB publie prochainement un communiqué invitant les partis concernés à s'unir au lieu de s'associer électoralement au PS, et à associer en toute transparence la société civile à leurs discussions, en vue des prochaines élections régionales. Eventuellement, l'OBSLAB pourrait prendre l'initiative d'une réunion publique (sachant que nous sommes « sans parti »,  et sans vocation à être candidats nous mêmes à une fonction électorale).

4 – Projet original invitant l' "Art monumental patrimonial" dans l'action commune contre le projet d'aéroport (ce projet sera divulgué sur le site internet de l'OBSLAB et sa page Facebook d'ici samedi).

5 – Bilan et suites de notre vigilance sur le sort de la place de la Petite-Hollande – Gloriette, et de notre participation au « grand débat » sur la Loire.

6 - Bilan et suite de notre campagne sur les mutilés par les tirs policiers au Flash-ball.

7 – Points divers. Apéritif partagé.