À
l'ACIPA, Aux Zadistes, à
tous et toutes,
Objet :
Inviter l'art monumental patrimonial et paysager dans la lutte contre
le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
Cher-e-s
ami-e-s,
Vous
le savez bien mieux que moi :
L'action
contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes et contre tous
les grands projets nuisibles et imposés (associée à la défense
urgente de la terre/Terre, au double sens du sol agricole nourricier
et de la survie de la planète hôte de l'espèce humaine), c'est un
« fait social total ».
Au
sens où il mobilise l'ensemble des domaines de la vie collective et
personnelle : écologie globale, enjeux politiques, économie,
agriculture, géographie, urbanisme, connaissances techniques, mais
aussi ressources psychiques et corporelles de chacun et chacune,
langage, éducation, pratiques démocratiques, et même philosophie
concrète en tant que réflexion sur le sens profond de notre
destinée humaine, etc.
Mais
il y a encore un dernier grand domaine de la vie humaine qui n'a pas
encore été suffisamment engagé jusqu'à maintenant à
Notre-Dame-des-Landes, c'est l'Art.
(Encore que l'Art vivant, notamment musical, a déjà été sollicité brillamment avec les nombreux artistes venus sur place et les créations originales de chansons comme celles de Dominique Loquais et du Hamon-Martin Quintet, et bien entendu les arts plastiques avec l'expo-randonnée "Landes'Art" à Notre-Dame-des-Landes qui s'est déroulée avec grand succès pendant les mois d'été de 2005 à 2014).
Nous pouvons aujourd'hui convier dans la lutte commune les armes radicales et non-violentes spécifiques, de l'Art, en particulier, de l'art patrimonial monumental et pérenne, du « land art » (art paysager).
(Encore que l'Art vivant, notamment musical, a déjà été sollicité brillamment avec les nombreux artistes venus sur place et les créations originales de chansons comme celles de Dominique Loquais et du Hamon-Martin Quintet, et bien entendu les arts plastiques avec l'expo-randonnée "Landes'Art" à Notre-Dame-des-Landes qui s'est déroulée avec grand succès pendant les mois d'été de 2005 à 2014).
Nous pouvons aujourd'hui convier dans la lutte commune les armes radicales et non-violentes spécifiques, de l'Art, en particulier, de l'art patrimonial monumental et pérenne, du « land art » (art paysager).
Pour
cela, nous proposons que le tracé des pistes d'aéroport prévues
par la firme Vinci soit semé de statues monumentales gargantuesques
et indestructibles dont la création collective sera un acte
artistique profond, et un acte politique de révolte et de
conscientisation.
Nous
proposons que l'oeuvre soit durable en pierre monumentale naturelle
sculptée, car elle ainsi elle est reliée à la fois au passé, au
présent et au futur :
1
- au passé, car nous reprendrons ici même la grande
tradition mégalithique armoricaine des premières civilisations
agricoles autochtones ;
2
- au futur, car nos statues dressées en vigies contre le
projet d'aéroport seront le signal donné aux générations futures
que l'Art peut durer et témoigner au delà des passions capitalistes
actuelles : au delà du court terme de notre lutte difficile
contre les bétonneurs et contre les policiers du pouvoir, nous nous
enracinons dans le long terme en envoyant un message en pierre
naturelle à nos descendants, à qui nous empruntons cette terre ;
3
- au présent, car ce sera notre œuvre volontaire, ici et
maintenant.
Pour
illustrer la faisabilité technique et artistique de ce projet, nous
nous appuyons évidemment sur l’île de Pâques et autres exemples
patrimoniaux de l'humanité (Mont Rushmore, statue de la Liberté,
statue de Stalingrad, bouddhas géants, etc), mais d'abord sur un
exemple tangible : la récente création d'une « Vallée
des Saints » en Bretagne occidentale. (Voir ci-joint l'article
et photos paru dans le journal Ouest-France OF, lundi 3 août 2015).
Si
nous les résistants, nous parvenons à implanter des sculptures
monumentales à Notre-Dame-des-Landes, nous bénéficierons alors
d'un agenda très favorable de dates mobilisatrices, qui
complétera notre répertoire de luttes radicales et non-violentes :
- souscriptions publiques,
- implantations collectives,
- inaugurations officielles et parrainages de personnalités,
- programme d'ajouts de nouvelles statues, toujours évidemment dans l'axe des pistes du projet d'aéroport.
Sans
oublier le pire pour Vinci et pour la police : si par aventure
ils tentaient un coup de force à NDDL, ils se verraient infliger une
défaite morale et politique accablante, en devant endosser devant
tous la destruction brutale d'oeuvres d'art visibles de loin, en plus
de l'écosystème bocager, ce qui les mettrait au rang des régimes
totalitaires détruisant des œuvres dissidentes ou non-conformes, ou
des intégrismes obscurantistes qui dynamitent le patrimoine de
l'humanité.
Le
tout sous l'oeil des médias et de l'opinion publique mondiale,
tandis que nous lancerions une campagne internationale de boycott
actif de tous les équipements de la firme Vinci à travers le
monde : parkings, autoroutes, aéroports...
L'exemple
de la Vallée des Saints indique qu'une statue-menhir géante coûte
environ 15 000 euros par sculpture (frais de transport et
implantation compris ?).
Sur
la base provisoire de ce chiffre, nous établissons donc les besoins
financiers à 15 000 euros, soit 750 donateurs à 20 euros chacun ou
bien 2500 donateurs à 6 euros chacun. C'est à notre portée.
Chaque
donateur verrait s'il le souhaite son nom ou son pseudonyme gravé
pour durer sur le socle de la statue.
Celle-ci
sera choisie sur maquette et commande collective et après discussion
avec les artistes sculpteurs.
Bien
entendu, il ne s'agirait pas d'une seule statue géante, mais d'une
galerie augmentée chaque année et instaurant un ensemble
mégalithique monumental exceptionnel, et relié symboliquement aux
autres luttes formées en ZAD, dans le monde entier.
Comme
thème de la première statue inaugurée, nous invitons les
souscripteurs, l'Acipa et les Zadistes à choisir une
personnification politique entre mythologie et allégorie, comme
l'avaient fait les étudiants chinois révoltés sur la place
Tian'anmen à Pékin en 1989, en édifiant une statue géante
dénommée « Déesse de la démocratie » (voir photo).
À
Notre-Dame-des-Landes, une première statue pourrait donc être
dédiée à la Terre-mère nourricière, autrement nommée
poétiquement Gaïa ou Pachamama (selon les civilisations grecques et
andines pré-colombiennes).
Ce
serait une personnification allégorique de notre combat, de même
que d'autres statues pourraient être ensuite dédiées à la
Démocratie, à l'Écologie, à
la Fraternité-Sororité, à la Révolte, à l'Autogestion, à la
Paysannerie nantaise, à l'Eau, au Vent, au Bocage, au Triton crêté,
etc.
Chaque
composante de la lutte anti-aéroport pourrait d'ailleurs autogérer
son propre projet de statue monumentale.
Qu'en
pensez-vous ?
À
Nantes, à l'équinoxe d'automne du 23 septembre 2015,
amicalement,
LD
(Ce
thème de proposition artistico-revendicatrice est proposé dans le
domaine public et sera mis en discussion notamment lors de la
prochaine réunion des « Entretiens de la Perle »,
ouverts à tous, de l'OBSLAB, Observatoire-laboratoire de la
démocratie locale en pays nantais, le samedi prochain 26 septembre à
11 heures, au Café La Perle, 8, rue du Port-au-Vin, à Nantes).
Ouest-France, 3 août 2015
Site internet de la Vallée des Saints
La Déesse de la démocratie des étudiants chinois à Pékin en 1989
L'une des nombreuses répliques de la statue de la Déesse de la démocratie
Ile de Pâques