Nous
sommes pas seuls à nous intéresser à la justice et à la police
nantaises, si l'on en croit les nombreuses enquêtes publiées ces
dernières heures dans la presse nationale.
Ainsi,
le 21 juillet, Guillaume Frouin a publié dans Libération un
reportage « Notre-Dame-des-Landes : des opposants en procès ».
En
accès libre sur le site du journal :
http://www.liberation.fr/societe/2014/07/20/notre-dame-des-landes-des-opposants-en-proces_1067318
http://www.liberation.fr/societe/2014/07/20/notre-dame-des-landes-des-opposants-en-proces_1067318
(
Sur un sujet proche, le même journal avait consacré le 17 juillet
un article aux mises en causes judiciaires du flash-ball (trois
policiers prochainement jugés à Montreuil) :
http://www.liberation.fr/societe/2014/07/17/proces-flash-back-pour-les-flics-au-flash-balls_1065727
)
Et
puis coup sur coup, deux grandes enquêtes sont parues dans la presse
parisienne sur la conduite étrange de la police et de la justice
nantaises quand elles traquent les opposants à
Notre-Dame-des-Landes.
(...traque
dont l'OBSLAB s'est déjà fait l'écho ici sur ce blog :
et
là :
Cette
fois, c'est Louise Fessard qui a livré une enquête approfondie sur
Mediapart, hier 22 juillet.
Manifestation
du 22 février à Nantes : les «dossiers à trous» de la
justice
http://www.mediapart.fr/journal/france/220714/manifestation-du-22-fevrier-nantes-les-dossiers-trous-de-la-justice
Ce
long article est réservé aux abonnés, mais nous en citons ici
trois extraits significatifs :
« Un des avocats de G., Me Hugo Levy, fustige «une enquête occulte de la DGSI, dont les principaux actes ne sont pas communiqués à la défense, ce qui est attentatoire au principe du contradictoire ». « Est-ce une dénonciation ou des policiers infiltrés ? demande-t-il. Comment vérifier si l’enquête n’est pas entachée d’illégalité ? » (…) Au parquet de Nantes, nos questions provoquent un silence gêné. « C’est à partir d’éléments que nous avons dans les fichiers, finit par répondre la procureure de la République Brigitte Lamy. C’est comparé. Tout est dans les dossiers. Et quand cela ne paraît pas suffisant au tribunal, il y a une expertise. »
(…) « Les expertises d'images, où l'on prétend identifier des personnes grâce à la taille de leurs oreilles, ne sont qu'un écran de fumée, pointent les militants locaux. La vérité, c'est que la DGSI, l'ancienne DCRI qui s'était considérablement ridiculisée aux yeux de tous par le montage malhabile de l'affaire dite de Tarnac, est au coeur de ces enquêtes qu'elle diligente obscurément tout en se maintenant dans une complète opacité. » Les militants dénoncent «un fichage à usage directement répressif » entraînant «une criminalisation de fait de tous les militants anti-aéroport, susceptibles d’être arrêtés et incarcérés sans autres éléments, que ceux de la DGSI, contre lesquels ils seront sans défense ».
Dans un communiqué du 11 juillet, le syndicat de la magistrature pointe de son côté « une mobilisation policière sans précédent et, trop souvent, un traitement judiciaire en temps réel : garde à vue, fichage génétique, déferrement et comparution immédiate, cette justice expéditive
génératrice d’emprisonnement ». »
Deux jours plutôt,
c'est notre ami Nicolas de La Casinière qui avait donné lui aussi
une enquête approfondie, en accès libre sur le site de Reporterre.
« Un des avocats de G., Me Hugo Levy, fustige «une enquête occulte de la DGSI, dont les principaux actes ne sont pas communiqués à la défense, ce qui est attentatoire au principe du contradictoire ». « Est-ce une dénonciation ou des policiers infiltrés ? demande-t-il. Comment vérifier si l’enquête n’est pas entachée d’illégalité ? » (…) Au parquet de Nantes, nos questions provoquent un silence gêné. « C’est à partir d’éléments que nous avons dans les fichiers, finit par répondre la procureure de la République Brigitte Lamy. C’est comparé. Tout est dans les dossiers. Et quand cela ne paraît pas suffisant au tribunal, il y a une expertise. »
(…) « Les expertises d'images, où l'on prétend identifier des personnes grâce à la taille de leurs oreilles, ne sont qu'un écran de fumée, pointent les militants locaux. La vérité, c'est que la DGSI, l'ancienne DCRI qui s'était considérablement ridiculisée aux yeux de tous par le montage malhabile de l'affaire dite de Tarnac, est au coeur de ces enquêtes qu'elle diligente obscurément tout en se maintenant dans une complète opacité. » Les militants dénoncent «un fichage à usage directement répressif » entraînant «une criminalisation de fait de tous les militants anti-aéroport, susceptibles d’être arrêtés et incarcérés sans autres éléments, que ceux de la DGSI, contre lesquels ils seront sans défense ».
Dans un communiqué du 11 juillet, le syndicat de la magistrature pointe de son côté « une mobilisation policière sans précédent et, trop souvent, un traitement judiciaire en temps réel : garde à vue, fichage génétique, déferrement et comparution immédiate, cette justice expéditive
génératrice d’emprisonnement ». »
Libertés - A Nantes, la justice reconnaît enfin l’inanité des poursuites contre les militants anti-aéroport
Nicolas de La Casinière (Reporterre)
samedi 19 juillet 2014
http://www.reporterre.net/spip.php?article6162
Enfin, nous relevons qu'un autre journaliste proche des anti-aéroport, Jean-Luc Porquet est revenu ce mercredi matin 23 juillet dans Le Canard Enchaîné sur les mutilés du flash-ball, et notamment les trois blessés à Nantes le 22 février dernier.
Cet article est en vente jusqu'à mardi prochain 29 juillet, mais nous en donnons ici la conclusion :
« Les quatre jeunes gens mutilés à Nantes (…) pensent qu'une police républicaine, pour être respectée, ne doit pas se croire tout permis. Ils viennent de lancer une pétition demandant la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'emploi du Flash-ball. Ils réclament, avant toute chose, que son usage soit interdit lors des manifestations. (…) Cette interdiction aurait l'air d'une mesure de gauche. Ça nous changerait. »
LES PHOTOS QUE OUEST-FRANCE AURAIT DONNéES A LA POLICE.
Remarquons que, sur la même page, on apprend que Le Canard enchaîné a enquêté sur la trouble affaire de photos dénonçant des manifestants anti-aéroport, que la rédaction nantaise de Ouest-France aurait données à la police. (Ouest-France, apparemment très embarrassé, a indiqué hier n'avoir fourni que des photos préalablement diffusées sur son site internet, ce qui fait sourire Le Canard Enchaîné).
Nous citons la conclusion de l'hebdomadaire satirique : « Si la loi oblige les journalistes à répondre aux réquisitions, la morale professionnelle leur interdit. Comment en effet, les journalistes d' « Ouest-France » et des autres médias pourront-ils continuer d'exercer correctement leur profession, et notamment de couvrir les manifs, si les manifestants les soupçonnent, à juste titre, de refiler leurs clichés à la police ? Flic ou journaliste... Normalement, pour les distinguer, il y a photo ! ».
(Précisons que dans la relaxe du policier qui avait mutilé au flash-ball un lycéen nantais en novembre 2007, le témoignage très partial d'un reporter-photographe de la rédaction de Rennes de Ouest-France avait déjà pesé lourd pour fournir l'alibi de la légitime défense policière, en affirmant sans preuve que les policiers subissaient une « pluie » de « projectiles » jetés par les manifestants, sur un terrain qui pourtant était dépourvu de cailloux disponibles ou de pavés.)
Affaires à suivre. Pendant ce temps, d'après Presse-Océan, Vinci se vante d'avoir acheté des aéroports au Portugal (pauvres Portugais!), et de faire casquer au maximum le contribuable loire-atlantiquais, si jamais NDDL ne se faisait pas. Mais pourquoi se gêner si la Chambre régionale des comptes n'y voit que du feu, et que la justice se met aux ordres des services très spéciaux de la DGSI pour poursuivre les « anti » ?
La DCRI n'existe plus, depuis le 12 mai c'est la DGSI qui la remplace. Au delà du changement de sigle, cette nouvelle direction n'est plus dirigée par la police, mais directement par le ministère de l'intèrieur (Da French ÈFEBIHAYE!!!)
RépondreSupprimerMerci aux lecteurs vigilants qui nous ont conseillé d'écrire DGSI au lieu de DCRI, son appellation précédente.
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