L'OBSLAB était bien présent à cette première réunion publique
présidée par Pascal Prat, vice-président de Nantes Métropole, et
accessoirement maire de Saint-Jean-de-Boiseau, et par Alain Robert,
adjoint de Johanna Roland à la mairie de Nantes. C'était ce soir
lundi 4 mai 2015, à l'ex-Manufacture des tabacs.
Comme
d'habitude dans ce genre de réunion, les films et diapos projetés,
les questions infinies de procédures de concertation, avec leur
labyrinthe plein de bonne volonté, mais aussi de malice, prennent
presque toute la place, forcément au détriment des questions de
fond. Mais c'est le jeu des consultations dites « participatives ».
On
notera quand même que ce soir on invitait sans problème la salle à
prendre la parole au micro, ce qui est interdit lors du « Grand »
débat sur la Loire.
Nous
n'étions qu'une cinquantaine de citoyens, à la Manu, et seulement
une quarantaine deux heures plus tard, ce qui est quand même assez
peu pour une agglo de centaines de milliers d'habitants, surtout à
Nantes qui se vante d'accueillir 100 000 habitants de plus d'ici
2030, au risque de se surchauffer dans la transformation
productiviste de la grenouille en bœuf...
Nous
étions donc dans le monde merveilleux de Johanna Roland, où le
développement est forcément « durable », la ville
évidemment « facile », l'habitat « diversifié »,
les transports « agréables », etc.
À
part quelques riverains soucieux pour leurs impôts locaux ou
désespérés par la survenue d'un immeuble de cinq étages au dessus
de leurs jardins, il y eut peu de questions intéressantes, si ce
n'est celle très pertinente d'un comité « Résistance à
l'agression publicitaire », s'inquiétant du Règlement local
de la publicité, et qui est parti déçu, car les élus présents
n'ont pas du tout parus concernés par ce sujet important.
Pour sa
part, l'OBSLAB a posé trois questions publiques (trois seulement là
où on aurait pu en poser une trentaine sur des sujets tous sensibles
et urgent). A vérifier sur la vidéo captée, si elle est diffusée par nos autorités.
1 –
Nous avons demandé aux élus présents de clarifier le statut de ce
PLUM qui n'offre aucune sécurité juridique et normative aux
habitants, s'il est possible de le modifier ultérieurement à
volonté par les élus de Nantes Métropole (exemple : quand un
promoteur ayant acquis un terrain exigera qu'il soit constructible,
et qu'on puisse y élever des édifices de cinq étages en modifiant
les zonages de hauteurs, ou d'y créer une activité polluante, etc).
Et si
ce PLUM n'est pas plus stable qu'une promesse de bonimenteur,
pourquoi s'y intéresser ? À
quoi bon perdre son temps en concertation lourdingue ?
Confirmation
franche des élus présents. Oui, le PLUM est un « document
vivant » et Nantes Métropole peut le modifier ou le réviser
partiellement à peu près quand elle veut et où elle veut (même si
le citoyen bénévolant aura quand même droit d'émettre son avis
purement consultatif lors d'une enquête d'utilité publique, si
toutefois il est suffisamment vigilant pour en prendre connaissance à
temps).
Il
fallait que ce soit dit. Vous êtes prévenus.
2 –
Seconde inquiétude de l'OBSLAB. Le déplacement du Centre
hospitalier, vu sous l'angle des déplacements des usagers, et aussi
et surtout des milliers de personnels qui y travaillent, y compris à
la nuit. L'OBSLAB : avez-vous modélisé les problèmes que peut
poser une ligne de tram en bout de réseau, alors que l'Hôtel-Dieu
était lui idéalement situé au croisement de toutes les lignes ?
Réponse
des élus : oui, nous en sommes conscients, et d'ailleurs la
décision de déplacer l'hôpital est irrévocable (on résume la
réponse, mais on ne la déforme pas, même s'il est permis de la juger peu satisfaisante).
3 –
Troisième et dernière inquiétude de l'OBSLAB. Il est question d'un
franchissement de la Loire entre Rezé et Chantenay, pour faire
entrer un flux massif de voitures du sud-Loire vers le centre-ville,
afin de soulager Cheviré qui est thrombosé. N'avez-vous pas le
sentiment ainsi de rompre avec 40 années de politique publique
cohérente visant à éviter de faire entrer la voiture en ville
(depuis Chénard, maire PS de 1977 à 1983) ? Et avez-vous
modélisé l'impact concret de ce projet de circulation automobile sur les quartiers
concernés ?
Réponse
décevante mais intéressante des élus (Alain Robert) : Il n'y
a pas que Cheviré qui est engorgé, il y a aussi le Pont
Anne-de-Bretagne. Si nous créons un nouveau franchissement, nous
allons donc désengorger ce pont situé en plein centre, et ainsi ce pont
serait disponible pour des projets nouveau, tels... qu'une ligne de
tramway.
Ceci
est intéressant, car cela dévoile l'un des projets non-dits des
élus nantais. Même si l'on se demande comment pourrait-être créée une ligne de
tram à cet endroit, alors qu'on vient de nous dire que la ligne
neuve desservant le futur hôpital sera raccordée par Mangin (ligne
immensément coûteuse, on le sait, alors qu'on a déjà renoncé à créer du tram pour
le busway du sud-est, et ligne qui externalise sur le contribuable
nantais le coût du nouveau CHU, lequel ne servira qu'à masquer la
suppression austéritaire de centaines de lits d'hôpital public, comme
les Nantais ne le savent pas encore).
Alors
Mangin ou Anne-de-Bretagne pour un nouveau tram ? Les deux mon
capitaine, si l'on fait une boucle ??? Pour en savoir plus, il faudrait deviner les
intentions des élus, ou se transformer en petite souris cachée dans
le bureau de Madame Roland.
Vous en
saurez peut-être plus lors des prochains épisodes.
Et pour
l'instant, c'est la fin de ce compte-rendu de réunion publique,
évidemment frustrant, mais en toute vigilance citoyenne de l'OBSLAB.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire