Il s'agissait de deux contributions distinctes de l'OBSLAB et de NEUF, mais on ne cache pas que ces contributions sont complémentaires sur la fond et se renvoient parfois l'une à l'autre, tandis que sur la forme elles comportent la même adresse postale de contact et sont signées souvent par les même personnes. Ce qui ne surprendra personne, puisqu'il s'agit d'un épisode nouveau de l'histoire d'une expression publique originale à Nantes qui remonte depuis plusieurs années, depuis l'opposition aux complaisances de la municipalité Chauty (1983-1989) avec l'apartheid sud-africain et son refus de commémorer le tricentenaire du Code noir esclavagiste (1985) en passant par la campagne municipale sans liste de "Nantes C'est Capitale !", qui proposait notamment le recreusement des cours comblés de l'Erdre et de la Loire, en cette année 1989 de l'élection du maire de Saint-Herblain, Jean-Marc Ayrault, au poste de maire de Nantes.
Voici le texte des deux contributions déposées, selon le format indiqué par le "Grand débat sur la Loire".
Pour respecter l'avenir : architectural, économique, social, écologique, culturel, démocratique.
OBSLAB, envoyé le 14 mai 2015.
1 – Nous formulons une opposition argumentée au transfert de l'Hôpital,
- a/
car ce transfert coûteux déguise à l'opinion publique une
réduction drastique des soins, avec la suppression de centaines de
lits actuellement disponibles sur le site de l'Hôtel-Dieu et de
l'Hôpital-Nord, afin de convenir avec les diktats du FMI et l'OMC
sur la baisse des offres de santé publique et leur privatisation
progressive chez les cliniques privées en situation
concurrentielle.
- b/
parce ce que l'accessibilité du site choisi et sa vulnérabilité
pose problème dans l'Ile de Nantes.
- c/
car le coût envisagé du transfert, déjà démesuré, n'est pas
sincère, car il n'intégre pas l'indispensable création d'une voie
de tramway supplémentaire, dont l'investissement considérable sera
externalisé sur les contribuables nantais.
- d/
car notre époque implique une sobriété et la réduction des
grands chantiers dispendieux, afin de réserver la resssource
financière, humaine et technique à la préservation des édifices
existants et à leur rénovation et leur mise en conformité avec
des nouvelles normes écologiques, grands gisements d'emplois utiles
et indispensables.
2 – Nous réaffirmons notre opposition à tout projet de bétonnage du site de la Petite-Hollande / Gloriette.
- a/
car nous ne voulons pas fragiliser le marché du samedi matin,
unique en France, par sa dimension, ses opportunités, sa
convivialité culturelle
- b/
car ce site est exceptionnel par son harmonie esthétique et son
histoire, et qu'il ne faut pas obstruer ou défigurer son harmonie
- c/
car nous refusons la course au productivisme commercial et
consumériste
3 – Nous demandons que la piscine de la Gloriette (Léo Lagrange) soit maintenue sur son site actuel
4 – Nous demandons l'ouverture d'un accès piétonnier sur la rive nord de la Loire entre le Maillé-Brézé et le Pont-Cheviré, avec des guinguettes (demande exprimée en commun avec l'association « Nantes Est Une Fête, N.E.U.F.). Cette demande sera négociée avec le Port autonome qui libérera une partie de son emprise foncière.
5 – Nous optons pour l'emploi de la voie SNCF existante sur pilotis surélevé dans l'ile de Nantes, et non la construction d'une dispendieuse ligne de tram (qui serait plus utile, elle, si elle était prolongée pour relier l'aéroport actuel sur le site de Château-Bougon)
6
– Nous proposons la construction d'un amphithéâtre de plein
air au bord de l'eau en centre ville, doté d'un toit-préau et d'une
cabine technique, pour pouvoir y tenir sans frais des débats
citoyens (y compris improvisés) et des spectacles vivants musicaux
et théâtraux (demande exprimée en commun avec l'association
« Nantes Est Une Fête, N.E.U.F.).
*
* *
Le
recreusement des cours comblés
de
l'Erdre et de la Loire,
et
autres histoires.
Neuf,
association Nantes Est Une Fête, envoyé le 14 mai 2015.
1
- Avant l'association Nantes Est Une Fête, il ya eu la
campagne municipale sans liste du printemps 1989, « Nantes
C'est Capitale ! », qui a invité entre autres à
recreuser les cours comblés de l'Erdre et de la Loire. Cette
campagne a eu alors un rôle très fort dans l'opinion publique
locale, car elle répondait à un besoin profond de retrouvailles
avec la vocation aquatique, fluviale et maritime de Nantes.
Même
si nous sommes bien entendu conscient des contraintes techniques et
budgétaires d'un tel projet ou « rêve » (au sens
positif du mot), nous considérons que déjà sa seule expression
était un enrichisssement de la dynamique sociale de la ville. Et
nous regrettons son traitement méprisant par l'équipe municipale
élue en 1989, qui a ainsi négligé un élément précieux dans
l'imaginaire nantais comme bien immatériel public (la force de
l'esprit des lieux) et comme force motrice de réappropriation
sociale et culturelle de la ville dans sa modernité et
post-modernité.
2 - Nous redemandons donc, 25 ans plus tard, notre unique revendication tangible, qui était et demeure une demande rationelle et constructive : une nécessaire étude d'impact transparente, pluridisciplinaire et contradictoire sur la possibilité d'un recreusement à Nantes, évoquant plusieurs scénarios différenciés et échélonnés.
3
– Nous demandons en particulier l'étude d'une première tranche de
travaux partielle, en particulier la remise en eau fluviale du
Château des ducs en le reliant au canal Saint-Félix.
4
– Toujours dans le cadre de l'extension de la dynamique sociale et
imaginaire de Nantes, nous voyons avec sympathie la proposition de
reconstruction du Pont-transbordeur.
5
– Mais nous émettons deux réserves : que le dessin du
Pont-transbordeur ne gâche pas son dessein... En clair, nous sommes
pour une esthétique moderne respectueuse du passé de l'édifice et
de son esthétique sobre basée sur la ligne droite et le découpage
dentelé dans le ciel inviolé.
6 – Par ailleurs, comme il semble difficile de construire le Pont-transbordeur à la seule place où il s'encadrait magnifiquement dans le site du centre-ville (c'est-à-dire en redondance avec l'actuel pont routier Anne-de-Bretagne), nous sommes plutôt opposés à une demi-mesure inesthétique et non-pratique à la hauteur du hangar à bananes, et nous optons plutôt pour une résurrection du pont-transbordeur dans un site plus éloigné où il sera vraiment utile : entre Trentemoult et Chantenay.
7
– Nous invitons à examiner sérieusement l'option du téléphérique.
8
– Nous invitons à déplacer la « barge » sur un autre
site nantais moins crucial, où elle ne nuira pas à la sobriété
des lignes de front de fleuve.
9
– Nous demandons l'ouverture d'un accès piétonnier sur la rive
nord de la Loire entre le Maillé-Brézé et le Pont-Cheviré, avec
des guinguettes (demande exprimée en commun avec l'OBSLAB,
Observatoire-laboratoire de la démocratie locale, en pays nantais et
ailleurs). Cette demande sera négociée avec le Port autonome qui
libérera une partie de son emprise foncière.
10 – Quelque soient les hypothèses retenues, nous refusons toute option visant à boucher l'horizon unique vers le large en le surchargeant de nouveaux édifices ou de nouveaux ponts barrant la vue vers le large.
11
– Nous nous opposons à un franchissement routier (pont ou
souterrain) de la Loire entre Chantenay et la rive sud, qui
réintroduirait massivement la voiture en centre-ville en
contradiction avec 40 années de politique publique depuis Chénard,
source de grave nuisance polluante et sonore, et d'embouteillages
quotidiens ingérables sur le circuit des Boulevard
Egalité-Liberté-desAnglais (au lieu d'installer de grands parkings
en sud loire pour que les automobilistes prennent matin et soir la
voie de tram prolongée jusqu'à Château-Bougon)
12 – Nous refusons tout nouveau pont d'un tirant d'air inférieur à celui de Cheviré, afin de laisser à Nantes son rôle de port pouvant accueillir de grands bateaux
13
– Nous demandons une extension des lignes de navibus, avec de
nouvelles escales et des lignes régulières vers l'aval et l'amont,
et autour de l'ile de Nantes
14 – Nous demandons le maintien de la mémoire ouvrière et populaire du centre-ville et de l'ile de Nantes
15
– Nous revendiquons la réinstallation des halles du Bouffay sur
leur site, pour réparer une grave erreur.
16
– Nous proposons la construction d'un amphithéâtre de plein air
au bord de l'eau en centre-ville, doté d'un toit-préau et d'une
cabine technique, pour pouvoir y tenir sans frais des débats
citoyens (y compris improvisés) et des spectacles vivants musicaux
et théâtraux (demande exprimée en commun avec l'OBSLAB,
Observatoire-laboratoire de la démocratie locale, en pays nantais et
ailleurs).
* * *
Accusé de réception de l'organisation du Grand débat sur la Loire
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