Police nantaise : alerte au risque grave de soustractions ou altérations de preuves et témoignages judiciaires.
Juste après la manifestation anti-aéroport du 22 février, quand la police nantaise a lancé un appel public pour recevoir des photos
et vidéos (alors qu'elle sait pourtant déjà très bien qui a fait quoi
en raison des agents en civil postés en masse...), nous avons recommandé
aussitôt aux personnes détenant des documents de NE PAS les donner à la
police, qui ne nous semble pas le meilleur auxiliaire de justice
impartial dans cette affaire sensible, mais directement au Procureur de
la République ( en en gardant évidemment une copie, si possible rendue
publique ).
Ce vendredi matin 18 avril, nous apprenons cette
fois que la hiérarchie policière nantaise incite ses hommes à porter
plainte massivement pour violence, en ouvrant un guichet spécial de
plaintes au commissariat. Là encore, il y a un risque évident de
manipulation des témoignages et de pressions illégales sur ces
plaignants justiciables.
Les policiers sont des citoyens
adultes très capables de porter plainte par eux-mêmes (une simple lettre
au Procureur) sans avoir besoin d'un bureau spécial sur leur lieu de
travail, dont la légalité semble douteuse. En revanche, nous incitons
évidemment les policiers se déclarant blessés ou choqués à porter
plainte directement sans aucunement faire confiance à leur hiérarchie,
et à fournir des témoignages circonstanciés sur les erreurs commises par
leurs chefs le 22 février, afin de nourrir la future Commission
d'enquête parlementaire sur cette "Journée des dupes" (et des
mutilations).
Car le pouvoir répressif au service de la firme VINCI a peur de la vérité, contrairement à la société...
Post-scriptum :
Dans l'interview du chef de la police nantaise Jean-Christophe Bertrand
par Louise Fessard pour Médiapart, paru aujourd'hui 18 avril,
http://www.mediapart.fr/article/offert/e6d010942a1c9a0c229714a9e221a260
on relèvera cette curiosité :
QUESTION : « Est-ce normal que des agents du GIPN (Groupe
d'intervention de la police nationale) de Rennes soient intervenus en
maintien de l’ordre sur la voie publique, cagoulés, sans matricule, ni
moyen d’identification ? »
REPONSE : (...) « Le GIPN était
initialement dédié à la protection de la mairie. En fin d'après-midi, la
situation est devenue tellement critique qu’ils ont demandé à venir
porter assistance à leurs collègues, qui se trouvaient entre le cours
des 50-Otages et le parking de la Petite-Hollande. » Fin de citation.
On croit donc comprendre que le pouvoir civil (préfectoral) s'est
laissé complètement déborder et déposséder par les différents services
de police qui faisaient ce qu'ils voulaient (?), qui possédaient leur
propre expertise de la situation..., si c'est le GIPN lui même (donc
l'armée, ou du moins la police militarisée) qui a pris l'initiative
d'abandonner sa mission postée devant la mairie pour aller tirer dans
l'improvisation des projectiles dangereux sur des manifestants innocents
dans un autre secteur de la ville. Avec quels types d'armement et de
munitions ? Homologués ou pas ?
Cette « Journée des Dupes » du
22 février à Nantes offre donc tous les ingrédients d'une affaire d'État
qui réclame une Commission d'enquête parlementaire.
Les
Nantais qui ont déploré un « saccage » de biens matériels, les policiers
obligés d'obéir à des ordres ineptes dénoncés par plusieurs de leurs
syndicats, les pompiers empêchés d'éteindre les départs de feux (?), les
blessés très graves frappés d'infirmité pour le reste de leur vie, les
secouristes improvisés empêchés de leur venir en aide (?), l'opinion
publique (qu'elle soit favorable ou défavorable au projet d'aéroport, ou
indifférente), tous ont maintenant un besoin urgent de la recherche de
la vérité.
Cela suppose deux conditions non suffisantes mais
indispensables :
1 - que le Procureur de la République confie l'enquête à
une équipe de juges d'instructions indépendants, et non à la police
seule. C'est désormais urgent madame Taubira ;
2 – que le Parlement
ouvre une Commission d'enquête parlementaire sur les faits du 22 février
à Nantes.
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