Communiqué 7 avril 2014.
Emmanuel
Derrien : un troisième blessé grave à l'oeil par la police lors de la
manifestation nantaise anti-aéroport du 22 février
Au troisième cas connu et rendu public, les forces de police et le ministère de l'Intérieur
ne peuvent plus prétendre une exceptionnalité accidentelle, car se
dessine maintenant une série dramatique qui évoque une lourde
responsabilité des agents de police et de leur chaîne de commandement à
tous les niveaux, ainsi que l'hypothèse d'un caractère systématique des
tirs volontaires au visage (rendus techniquement possibles par la visée
sophistiquée du Lanceur de balles de défense, arme de guerre).
Le Procureur de la République va devoir prendre ses responsabilités en
ouvrant une instruction judiciaire et en sauvegardant en urgence les
éléments de preuves pouvant servir à la justice. Rappelons que les
violences volontaires avec arme ayant provoqué un infirmité permanente
sont des crimes passibles de la Cour d'assises.
Le Procureur
devra également étudier la conduite sans précédent de la police, qui
durant la manifestation, au lieu de s'assurer des soins apportés aux
blessés comme elle y est tenue, même pour des délinquants de droits
communs, a pourchassé illégalement les secouristes bénévoles improvisés,
ce qui constitue très probablement, au delà de la non-assistance à
personnes en danger, un cas exceptionnel dans l'histoire de la police
française, documenté par plusieurs témoignages ce 22 février, de « Mise
en danger de personnes vulnérables » – « Obstruction avec arme à
l'assistance aux personnes » – « Traitement cruel et dégradant, au sens
des Conventions internationales de défense des Droits de l'Homme ».
Nous notons également qu'ont été visés par les flash-balls LBD des
journalistes et de simples passants, comme s'il fallait empêcher tout
témoignage sur cette étrange journée du 22 février 2014.
Par
ailleurs, nous invitons de façon pressante les députés et sénateurs,
quelque soient leurs positions sur le projet d'aéroport, à demander
maintenant une Commission d'enquête parlementaire sur les faits et
violences du 22 février à Nantes, qui interrogent sur une possible
affaire d'État avec atteinte aux principes démocratiques fondamentaux et
manipulation de l'opinion publique.
Après Quentin Torselli et
Damien Tessier, mutilés de l'oeil, nous avons donc pu joindre
aujourd'hui Emmanuel Derrien, 25 ans, qui a lui aussi été très gravement
blessé de l'oeil le 22 février, suite à un tir de projectile de la
police. Il a subi une intervention pour exploration de l'oeil et devrait
être opéré prochainement de la cataracte. Actuellement, il ne voit plus
rien de son œil droit, à part des éblouissements.
Emmanuel, un
jeune nantais, cuisinier de profession, a été touché par un tir de la
police aux alentours de 17 heures et de 17h30, devant l'entrée de
l'Hôtel Dieu, au niveau de la pelouse de la façade sud de l'Ile Feydeau.
Nous donnerons prochainement un entretien plus détaillé d'Emmanuel, comme nous l'avons fait précédemment le 8 mars pour Damien.
RAPPEL : Une conférence de presse organisée par la victimes de
flash-ball à Nantes, et leurs proches, aura lieu mardi 15 avril, à 11
heures, (à Nantes, dans un lieu encore à déterminer).
(Merci de retransmettre cette information).
Luc Douillard
en lien avec l'OBS-LAB (observatoire-laboratoire de la démocratie locale en pays nantais)
* * * * *
Un site réactualisé dédié aux affaires de flash-ball:
http://27novembre2007.blogspot.fr/
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